En redescendant le long de la voie romaine contre la zone de pique-nique, à l’ombrage des chênes, où de nombreuses personnes viennent se reposer, lire, discuter, nous trouvons la 5ème station.
sur l’environnement au moyen du contact. Il évoque aussi la relation plus ou moins proche, une proximité géographique (ces maisons se touchent, on touche au but…). Il exprime une réalité non palpable, voir indéfinissable, des sensations intérieures, une émotion : « cet événement m’a touché » disons-nous pour dire que nous avons été sensibles à ce qui s’est passé.
Le toucher est le sens de la relation. Contrairement aux quatre autres sens qui peuvent fonctionner individuellement, le toucher implique la réciprocité, le relationnel. On ne peut pas toucher sans être touché. Les deux sont indissociables. Le toucher peut aussi remplacer d’autres sens notamment la vue ; Nous savons combien ce sens du toucher se développe chez l’aveugle et Braille l’avait bien compris en inventant son alphabet tactile.
Le besoin de toucher fait partie de notre manière d’être et d’entrer en relation
avec soi-même, avec les autres, avec la nature. Le bébé découvre son corps par le toucher ou en mettant les objets à la bouche ; l’adulte touche pour exprimer une reconnaissance (poignée de mains), une joie (on se saute au cou…), voire même une expression de foi (toucher un objet religieux ou encore à Lourdes toucher le rocher de la Grotte).
Le toucher dans l’Ancien Testament
Dieu, le premier, a voulu toucher l’homme. Entrer en contact réel avec lui et le façonner par le toucher divin : « le Seigneur Dieu modela l’homme avec de la poussière prise du sol »(Gn 2, 7 a). Puis c’est le contact décisif pour la vie de l’homme : « il lui insuffla une haleine de vie » (Gn 2, 7b). Il s’exprime aussi dans cette lutte, ce corps à corps avec Jacob : « Cette nuit, Jacob resta seul. Un homme se roula avec lui dans la poussière jusqu’au lever du jour. Il vit qu’il ne pouvait l’emporter, il heurta Jacob à la hanche qui se déboîta… Il lui dit : « On ne t’appellera plus Jacob mais Israël, car tu as lutté contre Dieu et tu l’as emporté… Jacob appela ce lieu « Penouël » car dit-il, j’ai vu Dieu face à face et je suis resté vivant ».
Le toucher dans le Nouveau Testament
En « prenant chair», en « s’incarnant » Dieu a rendu possible au maximum le contact entre lui et l’homme. « Ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie. Nous vous l’annonçons »(1 Jn 1, 1-3).
Jésus touche pour guérir la belle-mère de Pierre « il la fit lever en la prenant par la main » (Mc 1 34) ; le lépreux « Jésus étendit la main et la toucha et dit « je le veux, sois purifié » (Mc 1, 41) ; un sourd-muet « Jésus lui mit les doigts dans les oreilles, cracha et lui toucha la langue » (Mc 7, 33) ; les deux aveugles : « il leur toucha les yeux » (Mt 9, 29).
Jésus touche pour manifester sa tendresse : « il embrassait les petits-enfants et les bénissait en leur imposant les mains » (Mc 10,16).
Jésus se laisse toucher : « Elle vint par derrière Jésus et toucha son vêtement » (Mc 5,27) ; « on le suppliait de les laisser toucher seulement la frange de son vêtement » (Mc 6,56).